Didacticiel :
LaTeX : la mise en forme du texte et des paragraphes

Bon maintenant qu'on sait compiler et insérer des flottants, un truc critique à voir c'est comment mettre en forme : mettre en italique, en emphase, en gras, souligner, faire des listes à puces, insérer du code…

Préparez-vous, ça risque d'être un peu long :). (Et par un peu long je veux aussi dire un peu enquiquinant, mais il faut y passer…)

Mise en forme du texte

Faire joujou avec la police

Par défaut, LaTeX met les caractères en forme droite en minuscule. On peut changer cela 🙂

Mise en emphase

La commande  \emph{texte}  permet de mettre de l'emphase sur le texte entre accolades. Dans un contexte « normal » c'est-à-dire droit, le texte sera mis en italique, et dans un contexte italique le texte sera mis en forme droite. C'est très pratique pour mettre en évidence du mot dans un texte.

Testez 🙂

Italique et soulignage

Pour mettre en italique le texte, rien de plus simple, il suffit d'utiliser cette commande :  \textit{texte à mettre en italique} .

Si l'on souhaite, on peut également utiliser l'environnement itshape  de la façon suivante :

L'utilisation de l'environnement est assez rare, mais il faut l'avoir vu, ce qui est chose faite 🙂

 

Il est également possible de souligner du texte avec LaTeX avec la commande \underline{texte à souligner}  mais je trouve ça très moche et ce n'est pas recommandé de l'utiliser, sauf contraintes exceptionnelles.

Petites majuscules

Pour mettre les lettres en petites majuscules (capitales), par exemple pour mettre les noms de famille des auteurs dans votre bibliographie, vous pouvez utiliser la commande \textsc  ainsi :  Yann \textsc{Ponty} .

Pour mettre les chiffres en bas de casse, vous pouvez utiliser la commande \oldstylenums{0123456789} .

Lettres supérieures et inférieures

(C'est-à-dire l'équivalent des exposants et des indices en mathématiques.) Pour cela on a deux commandes très explicites : \textsuperscript{superscript}  et \textsubscript{subscript} .

Mettre en gras

Pour changer la graisse des caractères, il suffit d'utiliser la commande \textbf{texte à mettre en gras} . Il existe également un environnement, comme pour la mise en italique qui s'appelle bfseries . À vous tester, mais il est encore une fois peu utilisé.

Faire joujou avec la taille

Il est possible de modifier la taille du texte :

  • {\tiny plop}  : minuscule
  • {\scriptsize plop}  : très très petit
  • {\footnotesize plop}  : très petit
  • {\small plop}  : petit
  • {\normalsize plop}  : normale (taille définie dans le \documentclass)
  • {\large plop}  : légèrement grande
  • {\Large plop}  : grande
  • {\LARGE plop}  : très grande
  • {\huge plop}  : énorme
  • {\Huge plop}  : gigantesque

Récapitulatif et aspects visuels

Tableau récapitulatif de la mise en forme de texte en LaTeX

Tableau récapitulatif de la mise en forme de texte en LaTeX

À titre de révision, et parce qu'il y a une commande intéressante dedans, je vous fournis le code source de ce tableau :

Les guillemets

Les guillemets c'est toute une affaire… Vous avez déjà dû avoir à faire à des trolls qui vous ont dit que vous n'utilisiez pas les guillemets français quand vous le devriez etc. Heureusement, vous ne ferez plus l'erreur avec LaTeX !

Pour cela, vous allez devoir ajouter un paquet à votre préambule (avouez que ça vous manquait…) :

Vous signifiez ainsi au paquet csquotes  d'utiliser la langue que vous avez passé à babel  (soit en paramètre, soit dans le documentclass , selon votre version de babel ).

Vous pouvez alors utiliser la commande suivante :

 

Alternativement, vous pouvez utiliser les commandes  \og plop \fg{} du paquet babel , je ne vous en tiendrai pas rigueur 🙂

Points de suspension

Pour écrire des points de suspension, vous pouvez soit utiliser le caractère idoine …, soit utiliser la commande  \ldots .

Tirets

Il existe plusieurs types de tirets en LaTeX (dont le signe moins en mathématiques qu'on verra plus tard) :

  • -  : le trait d'union
  • --  : le tiret demi-cadratin (utilisé pour marquer un intervalle ou les incises)
  • ---  : le tiret cadratin (utilisé pour marquer l'alternance des personnages dans les dialogues)

 

Mise en forme des paragraphes

Comme vous l'avez sûrement remarqué, par défaut, le texte est justifié et commence par un alinéa. Pour commencer un nouvel alinéa, il suffit de passer une ou plusieurs lignes vides (LaTeX s'en contrefiche du nombre, mais vous pas, ça peut vous aider à vous retrouver dans votre code source).

Alignement des paragraphes

Si vous souhaitez modifier l'alignement de votre texte, c'est-à-dire qu'il ne soit plus justifié, LaTeX vous propose trois environnements (avec les commandes équivalentes) :

Alignement des paragraphes en LaTeX

 

Paragraphe de résumé (abstract)

Il est classique dans un article  (ou un report ) de commencer par un résumé (un abstract dans le jargon). Pas de panique ! LaTeX a juste le bon environnement pour vous :

Ce qui donne :

Aspect du résumé (qui dépend encore une fois de babel)

Aspect du résumé (qui dépend encore une fois de babel)

Le résumé prend une page entière et est traditionnellement mis avant le début du texte.

Mise en forme de code

Il existe environ douze milliards de façon de mettre en forme du code avec LaTeX, je vais vous présenter exclusivement ma préférée : minted .

Installation de minted

Pour cela il va vous falloir Python >= 2.6 parce qu'on a besoin de  Pygments . Vous pouvez installer Pygments  de la façon suivante :

ou encore

Puis utilisez votre gestionnaire de paquets pour installer le paquet minted .

Préparation de Texmaker à l'utilisation de minted

Alors en fait puisque minted  cause au monde extérieur (à savoir Pygments ), il faut passer une option à pdflatex  pour que ça puisse se faire : l'option -shell-escape .

Pour cela, allez dans Options, Configurer TexMaker et ajouter l'option -shell-escape  après la commande pdflatex .

Bon, faites gaffe à ce que vous faites avec cette option parce que l'option -shell-escape  autorise LaTeX à exécuter des commandes arbitraires sur votre machine, du coup faites-le sur des documents en qui vous avez confiance…

Utilisation de minted

C'est très simple d'utiliser minted  :

Maintenant, compilez et vous obtiendrez :

Et hop ! De la coloration syntaxique.

Si vous voulez insérer une seule ligne de code, vous pouvez utiliser la commande suivante :

Ce qui donne exactement le même résultat qu'avec l'environnement :

Toujours de la coloration syntaxique !

Si vous voulez inliner du code, la commande appropriée est \mintinline qui s'utilise de la façon suivante :

Ce qui donne :

Du code inliné \o/

Et si, comble du luxe, vous voulez insérer un fichier entier de code (sait-on jamais pour un corrigé de TD ça peut servir…), vous pouvez utiliser la commande suivante :

Les styles minted

Il existe une foule de styles minted que vous pouvez utiliser pour colorer votre code. Je vous suggère de consulter http://pygments.org/demo/ d'y envoyer un bout de code et de tester les différents styles qui vous seront proposé après avoir cliqué sur Highlight!

Pour voir la liste des styles disponible (ainsi qu'une brève description), vous pouvez taper dans votre terminal la commande suivante :

 

Une fois que vous avez trouvé le style qui vous convient, vous pouvez le sélectionner dans le préambule de la manière suivante :

Vous pouvez mettre dans votre préambule autant de \usemintedstyle  que vous voulez pour autant de langage que vous souhaitez.

Vous pouvez aussi mettre le style que vous voulez en passant cela en option à l'environnement :

Ce qui donne un style légèrement différent :

Utilisation du thème manni alors que le thème vim a été utilisé pour l'ensemble du document.

Encore un peu de flottants…

minted  donne accès à l'environnement listing  qui mets le code dans un environnement flottant, ce qui permet d'avoir une légende (via \caption ) et une référence (via \label ), tout comme pour les tables ou les figures.

Voici comment procéder :

Ce qui donne :

Et tada, un environnement flottant pour le code !!

Bon, et vous savez ce qui vient :). La commande magique pour obtenir la liste des listings :

 

Ce qui donne :

Horreur et damnation, c'est en anglais, babel nous a trahis !

Dammit.

Heureusement, c'est réglable. Pour cela il va falloir bidouiller un peu, et pour faire ça il faut charger le paquet minted  avec une option et customiser ça comme ça (dans le préambule) :

Et après compilation, on obtient :

Ouf, nous voilà sauvés 🙂

Pour changer le nom de la légende en « Code » au lieu de « Listing » (parce que je préfère et que c'est plus explicite), il suffit d'utiliser la même méthode :

Et on obtient après compilation :

Et voilà, on a customisé le nom de l'environnement !

Numéroter les lignes

Il est possible de numéroter les lignes en utilisant l'option linenos  (soyez attentif, il y a un truc coolish ^^) :

Voyez :

Vous voyez à quel point c'est trop cool LaTeX ?

Des maths dans les commentaires ? Sure why not !

Je sais que j'ai pas encore parlé de maths en LaTeX, donc revenez à cette sous-section plus tard 🙂 ! L'important c'est que vous ayez une référence de comment faire 🙂 :

Ce qui donne :

Une jolie somme ! \o/

 

Bon, je pourrais continuer longtemps à vous parler des trucs coolish que peut faire minted , mais l'article est déjà long et il reste d'autres trucs cool à voir, on y reviendra peut être plus tard !

Mise en forme d'algorithmes

Il existe environ douze milliards de façon de formater des algorithmes avec LaTeX, je vais vous présenter mon préféré. Pour commencer, allons mettre ce qu'il faut dans le préambule :

L'utilisation de base est assez simple, comme vous pouvez le constater avec cet exemple tiré de la documentation :

Ce qui donne :

Et un premier algo tout beau tout propre

On peut faire des choses plus complexes comme celle-ci :

Ce qui donne :

Un bel algorithme avec tout plein de keywords

 

Bon bah je pense que c'est tout pour cette fois, on se retrouve bientôt !

 

Un grand merci à mes relecteur.rice.s : MaxNisaea, et Pau Ssrls !

  • À propos de
  • Après un master en bioinformatique et biostatistiques (master BIBS - Université Paris-Sud), j'ai débuté une thèse sur la structure secondaires des ARNs de bovin, entre le LIX (Laboratoire d'Informatique de Polytechnique) et l'unité G2B (Génétique et Génomique Bovine) de l'INRA Jouy-en-Josas.

4 commentaires sur “LaTeX : la mise en forme du texte et des paragraphes

  1. Petite question : Comment faites vous pour rendre latex inter-opérable avec les autres outils? Je m'explique : vous écrivez un article, une thèse, un mémoire, ... et vous voudriez le faire corriger. Quels moyens pour ajouter des commentaires et des révisions à l'instar d'un Microsoft Word ou Google Docs?

    • Personnellement je commente sur le pdf et c'est tout aussi efficace.

    • Dans ces cas là, une plateforme centralisée semble tout indiquée (sharelatex, overleaf,…),
      si les relecteurs ne prennent pas peur en voyant du latex.

      Une manière un poil plus compliquée que l'annotation de pdf proposée par Yoann : séparer le contenu textuel du reste (structure principale et préambule) en les mettant dans des .tex séparés, et en les important avec \input{}.

      Maintenant, seuls les fichiers contenant du texte peuvent être envoyés aux relecteurs qui ne connaissent pas latex, vu qu'ils ne contiennent que des commandes ou du balisage léger qui se comprend vite.

      L'avantage principal est de garder la complexité pour ceux qui veulent (en passant par un document collaboratif centralisé comme sharelatex), et de permettre à ceux qui ne veulent pas de passer par un autre moyen (comme google doc ou une instance etherpad par exemple) pour éditer du texte.

      Après, le meilleur système pour le relecteur (imprimer et annoter à la main, pour ma part)
      n'est pas souvent le meilleur pour l'auteur (avoir un diff entre le fichier initial et le fichier relu).

      • Merci lucas pour ta réponse. Je ne connaissais pas les plateformes centralisées.

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