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Ne devenez pas un dinosaures : adoptez un copilot !

Mot des admins
Ce post est un article d'opinion qui n'engage que l'avis de son auteur. Un second article pré­sen­tant un point de vue dif­fé­rent sera publié pro­chai­ne­ment.

Sauf si vous vivez dans une grotte, sur une pla­nète sans ordi­na­teur ni télé­vi­sion, le terme ChatGPT doit main­te­nant réson­ner à vos oreilles comme le der­nier jouet à la mode.

Après avoir fait des ravages consi­dé­rables dans le domaine du trai­te­ment du lan­gage, de l'imagerie et de nom­breux autres domaines, le Deep Lear­ning est en train de bou­le­ver­ser dura­ble­ment notre quo­ti­dien avec le nou­veau cycle de la révo­lu­tion : l'IA géné­ra­tive. Aujourd'hui, j'aimerais abor­der avec vous plu­sieurs points. En com­men­çant par la manière dont je per­çois la recherche aca­dé­mique sur l'IA géné­ra­tive, j'aimerais ensuite mettre en avant un outil qui, je pense, est en train de deve­nir incon­tour­nable pour nos usages : Copi­lot. Enfin, pour ouvrir la dis­cus­sion, j'aimerais évo­quer avec vous tous les usages amu­sants que nous pour­rions faire de ces outils et que j'ai hâte de voir se concré­ti­ser.

Petit dis­clai­mer habi­tuel : ces der­niers mois, j'ai publié sur ce blog de nom­breux articles d'opinion. Comme à chaque fois, ces mots ne reflètent que ma pen­sée à un ins­tant T. Je ne suis ni Dieu, ni un grand maître de la connais­sance. Sim­ple­ment une per­sonne curieuse qui aime par­ta­ger le peu de savoir qu'elle accu­mule. De plus, je me consi­dère comme rela­ti­ve­ment débu­tant dans le domaine de l'IA géné­ra­tive, n'ayant pas autant de temps que je le sou­hai­te­rais pour en exploi­ter plei­ne­ment le poten­tiel.

Opinion divergente : la recherche est à la traîne sur le genIA

En jan­vier, j'assistais à la jour­née sur l'IA géné­ra­tive et la bio-infor­ma­tique. Après lec­ture des résul­tats du son­dage qui en a décou­lé, j'aimerais par­ta­ger une opi­nion radi­ca­le­ment dif­fé­rente de la majo­ri­té des par­ti­ci­pants. Pour­quoi ? Car je ne fai­sais pas par­tie de cette majo­ri­té, loin de là.

Quand on observe les ques­tions que se posent les cher­cheurs aujourd'hui, on constate que la prin­ci­pale est : com­ment mes étu­diants vont-ils l'utiliser ? Une cari­ca­ture un peu facile et de mau­vaise foi résu­me­rait cette inter­ro­ga­tion à : « Mes étu­diants vont-ils deve­nir idiots à force d'utiliser un outil qui ne les oblige plus à réflé­chir ? » Et c'est ain­si qu'une confé­rence sur l'IA géné­ra­tive et la bio-infor­ma­tique a fini par se concen­trer sur toutes les ques­tions que cela sou­lève dans l'enseignement. Certes, ces ques­tions sont per­ti­nentes car il n'est ni pos­sible (ni sou­hai­table) d'interdire l'usage d'un nou­vel outil. Mais est-ce vrai­ment le seul sujet qui mérite d'être abor­dé ? J'ai eu le sen­ti­ment, mal­heu­reu­se­ment, que comme l'accès à ces tech­no­lo­gies est sou­vent payant, les cher­cheurs ont eu des dif­fi­cul­tés à s'y essayer et se sont pour la plu­part conten­tés de tes­ter la ver­sion gra­tuite de ChatGPT sans pen­ser aux for­mi­dables pos­si­bi­li­tés qui s'ouvrent peu à peu à nous et qui vont trans­for­mer nos pra­tiques. De mon point de vue, en tant que per­sonne ayant eu la chance d'avoir rapi­de­ment accès à ces outils, j'étais frus­tré de voir des per­sonnes que je consi­dé­rais comme éclai­rées en train de rat­tra­per leur retard sur le sujet.

Aujourd'hui, les grandes entre­prises se sont toutes mises mas­si­ve­ment à uti­li­ser ChatGPT et les autres outils d'IA géné­ra­tive. Elles l'ont pro­ba­ble­ment fait par peur de perdre un avan­tage concur­ren­tiel face à une telle puis­sance. Il est inté­res­sant de noter que la connais­sance de l'IA géné­ra­tive figure désor­mais par­mi les com­pé­tences requises pour de nom­breux postes en dehors du milieu aca­dé­mique. Ces outils s'imposent comme une nou­velle norme, une com­pé­tence à maî­tri­ser.

Copilot : pourquoi l'utiliser et pas chatGPT ?

Actuel­le­ment, si vous sui­vez de près les EXCELLENTES chaînes de vul­ga­ri­sa­tion sur l'IA géné­ra­tive, vous avez sans doute remar­qué l'émergence d'une mul­ti­tude d'outils. Par­mi ceux-ci, j'aimerais aujourd'hui vous par­ler de Copi­lot, la ver­sion « code » de ChatGPT pro­po­sée par GitHub. Cet outil se veut être, comme son nom l'indique, un copi­lote pour nous assis­ter dans nos tâches de pro­gram­ma­tion. Le prin­ci­pal avan­tage qu'il pré­sente par rap­port à ChatGPT est qu'il est conçu pour coder sans avoir besoin d'un "prompt" pour l'orienter mais se base prin­ci­pa­le­ment sur le code qu'on lui donne. Les prompts sont en fait déjà pré-écris dans les dif­fé­rentes options de bases pour répondre à des usages com­muns : com­men­ter un code, le com­prendre.

J'apprécie beau­coup uti­li­ser ChatGPT pour évi­ter de sol­li­ci­ter constam­ment mes col­lègues pour des ques­tions tri­viales. La méthode du canard en plas­tique étant un de mes besoins prin­ci­paux au quo­ti­dien, il devient mon pre­mier inter­lo­cu­teur quand j'ai du mal à poser un pro­blème. Cepen­dant, il faut recon­naître que Copi­lot va encore plus loin. Pour l'utiliser, il est néces­saire de pos­sé­der un compte GitHub et de payer pour cette exten­sion (ce qui peut être un frein pour la recherche de rajou­ter 10 euros de fac­ture men­suelle par per­sonne, effec­ti­ve­ment…). Ensuite, la seconde étape consiste à l'intégrer à un édi­teur de code qui le sup­porte que tel que Visual Stu­dio Code. Après avoir ins­tal­lé l'extension Copi­lot sur cet édi­teur, vous êtes prêt à l'utiliser.

Voyons ensemble les trois fonc­tion­na­li­tés prin­ci­pales. Pour des rai­sons évi­dentes de confi­den­tia­li­té liées à mon tra­vail actuel, je vais illus­trer mon pro­pos avec des exemples tirés au hasard dans mes vieux codes.

  • Com­prendre le code : Oh Léo­pold du pas­sé, toi qui a écrit un bout de code vache­ment bien il y a 2 ans… mais… il fait quoi déjà ? Pour­quoi j'ai écris ces lignes ? Oh toi Léo­pold qui a la flemme et prend un code de quelqu'un d'autre… mais pour­quoi il a écrit ça… à quoi sa sert ?

Vous vous recon­nais­sez dans cet exemple ? Dans ce cas, depuis l'invite de code, il suf­fit de cli­quer sur 'explique moi ce code' et lui deman­der très poli­ment, et hop, il génère une expli­ca­tion très claire. Cette fonc­tion­na­li­té semble être redou­table même dans les pires cas de code pas clair donc TRÈS utile !

  • Com­men­ter le code : MAIS QUI A COMMENTÉ AUSSI MAL CE CODE ? Ah oui moi. Bon le code marche, est-ce que j'ai vrai­ment envie de pas­ser du temps à le com­men­ter ? Aller, deman­dons à Copi­lot de le faire. Pour ce coup il suf­fit de cli­quer sur le bou­ton 'géné­rer les docu­ments'.

Et bim, une jolie signa­ture de fonc­tion toute propre ce qui est soyons sin­cère, le mini­mum syn­di­cal qui man­quait dans la publi­ca­tion pré­cé­dente.

Voi­la ce que mon bon Copi­lot a ajou­té au début de ma fonc­tion :

Ou com­ment ne plus pas­ser de temps à écrire toutes les signa­tures des fonc­tions de tes codes ! Le faire sur un fichier de code entier pour toute les fonc­tions marche pour les plus curieux !

  • Coder à sa place : Autre cas d'usage très simple. Aujourd'hui j'ai une fonc­tion simple à écrire mais j'ai alors vrai­ment, mais vrai­ment pas envie d'écrire comme un robot les 10 lignes de codes que je dois écrire.

Je vais alors écrire la signa­ture de ma fonc­tion un petit peu rapi­de­ment comme ceci, ouvrir le Copi­lot et lui dire 'écris moi le code'. Et là, magie la fonc­tion est écrite.

Alors oui j'ai écris un exemple assez simple et pas for­ce­ment plus per­ti­nent, mais il était lar­ge­ment suf­fi­sant mon­trer le poten­tiel de l'outil.

Vous l'aurez com­pris, je montre ici des usages simples qui sont prin­ci­pa­le­ment un gain de temps consi­dé­rable sur des petites tâches du quo­ti­dien que nous avons tous effec­tuées pen­dant des dizaines d'heures. Copi­lot est ven­du tel quel : il ne fera pas votre tra­vail, mais il vous ren­dra plus pro­duc­tif dans ce que vous savez faire. À mon sens, il faut uti­li­ser ces outils dans cette direc­tion : sim­pli­fier le tra­vail et les uti­li­ser comme des assis­tants pour les par­ties les plus simples. Deman­der à chatGPT d'écrire un code com­plexe fonc­tion­ne­ra dans la plu­part des cas, mais si vous n'en com­pre­nez pas un traître mot, cela fini­ra par deve­nir un obs­tacle pour vous. Avec Copi­lot, le risque est le même, c'est pour­quoi il est essen­tiel de savoir faire ou repro­duire tout ce qu'il aurait pu écrire (comme tout chef de pro­jet quand il demande du ren­fort hum…). La seule dif­fé­rence est que, pour le faire, vous n'aurez pas à lire toutes les pages de docu­men­ta­tion que vous avez oubliées.

Le futur est en marche, alors marchons !

Oh mes très chers amis bio­in­for­ma­ti­ciens, enten­dez mon appel. Quand aurons-nous un chatGPT entraî­né sur l'ensemble des réseaux méta­bo­liques de l'univers ? Pour ceux qui ne le savent pas, ces IA sont très fortes pour pro­duire du texte cohé­rent avec un contexte don­né. Il est donc pos­sible de don­ner 'à man­ger' à un chatGPT un gros ensemble de biblio­gra­phie et lui en deman­der un résu­mé. En géné­ral, ça fait à peu près le job (même si par­fois ça te dit qu'un cher­cheur X ou Y est un expert d'un domaine… qu'il ne connaît pas). Au-delà des pro­blèmes d'hallucinations qui sont un sujet entier, on com­prend assez vite que ces modèles peuvent accu­mu­ler une grande quan­ti­té de connais­sances et nous ser­vir de base de réflexion moyen­ne­ment pas trop mau­vaise (et sur­tout, plus rapide qu'un mois à lire des papiers).

On pour­rait alors lui deman­der : "J'ai vu que dans mon ana­lyse RNA-seq ce gène res­sort, a‑t-il du sens ?", "Si je sup­prime ce gène de mon ana­lyse, que se pas­se­ra-t-il ?". Où sont les rêves de tout ce que nous pour­rons construire pour com­prendre le lien entre dif­fé­rentes omiques ?

À quand des confé­rences où l'on ver­ra toutes les don­nées publiques mises dans des chatGPT deman­der des expli­ca­tions sur le sens d'une molé­cule X ou Y dans un col­lègue de poche ? (Oui, je veux mon bio­lo­giste de poche plu­tôt que par­ler a un être humain casse pied plein de savoir). Si on met toutes les publi­ca­tions scien­ti­fiques sur la chro­ma­tine dans un chatGPT, aura-t-on enfin quelqu'un qui com­prend quelque chose à ma pro­téine d'intérêt ?

Si aujourd'hui nous en sommes col­lec­ti­ve­ment à com­prendre com­ment l'usage de chatGPT et de ses concur­rents impacte notre quo­ti­dien, à quand un usage ultra mas­sif dans nos ques­tions scien­ti­fiques ? Voi­là ce que j'aurais rêvé au début de ma raille­rie de jeune vieux grin­cheux impa­tient sur l'état de notre com­mu­nau­té.

Qu'on soit très clair, je n'écris pas cet article pour cri­ti­quer qui que ce soit. Ces lignes ne sont que l'expression d'un res­sen­ti, celui de ma peur. Aujourd'hui, je pense que le train est en marche, que les plus curieux et les plus anxieux ont pris ce train. Mais demain, ceux qui n'ont pas pris ce train auront alors de sérieuses dif­fi­cul­tés. Je ne sou­haite qu'une chose, encou­ra­ger la com­mu­nau­té à faire ce bond et prendre plei­ne­ment conscience que les outils mis à notre dis­po­si­tion deviennent une nou­velle norme.

Alors à tous ceux qui ont un jour prê­ché qu'internet ne serait pas une révo­lu­tion et à tous ceux qui se sont jetés dedans à corps per­du, je vous sou­haite une bonne évo­lu­tion pro­fes­sion­nelle.

P.S. : Cet article, comme tous mes autres articles depuis 1 an, a été relu en pre­mier par chatGPT pour cor­ri­ger l'orthographe et apai­ser les supers relec­teurs de cette charge 🙂

Mer­ci aux relec­teurs : Ista, Pierre Mari­jon, Aze­rin

Mer­ci a notre chère admin : Zazo0o

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Commentaires

8 réponses à “Ne devenez pas un dinosaures : adoptez un copilot !”

  1. Avatar de Pierre Legrand
    Pierre Legrand

    Pour­quoi je ne l'utilise pas ? l’empreinte envi­ron­ne­men­tale de l’IA de trop grand.

  2. Avatar de carron léopold
    carron léopold

    Bon­jour pierre, mer­ci pour ton retour, as tu regar­der les options tel que mys­tral tout a fait viable d'un point de vue éco­lo­gique ?
    Je com­prend l'enjeu éco­lo­gique et pense qu'il y a des options qui existent en ce sens (au delà de cet article volon­tai­re­ment pro­vo­ca­teur pour faire réflé­chir sur le sujet 🙂 ).

  3. Avatar de robert denis
    robert denis

    Article fran­che­ment cari­ca­tu­ral . D'une part, ce genre d'IA pro­duit des résul­tats certes effi­caces mais au prix d'un pom­page tota­le­ment illé­gale des conte­nus extraits en ligne, ce sans la moindre com­pen­sa­tion ver­sée aux auteurs quand le droit de pro­prié­té s'applique.
    L'utiliser c'est vali­der cette pra­tique.
    D'autre part, ce type d'IA détruit bien plus l'activité éco­no­mique qu'elle le ren­force. En repre­nant l'exemple avec le fait de dis­po­ser de ton bio­lo­giste de poche au détri­ment d'un scien­ti­fique, cela te per­met­tra certes de t'éviter à avoir à aller sol­li­ci­ter ce der­nier pour obte­nir direc­te­ment ta réponse. Néan­moins ce n'est pas ton IA qui fait mar­cher en cou­lisse toute la machi­ne­rie néces­saire pour éprou­ver et vali­der un conte­nu scien­ti­fique. Tra­vail qui néces­site un bon paquet d'êtres humains der­rière pour assu­rer que le conte­nu scien­ti­fique dis­po­nible à tout lec­teur soit valide et idéa­le­ment consen­suelle. Cet IA ne fait que repom­per le pro­duit de tout ce tra­vail.

    je pré­fère pri­vi­lé­gier l'utilisation d'IA en tant que sup­port à une acti­vi­té plu­tot que de rem­pla­cer un être humain qui par­ti­cipe au tis­su éco­no­mique d'un pays. New­ton en est un bon exemple

  4. Avatar de carron léopold
    carron léopold

    Bon­jour Denis, ne crois tu pas que la cari­ca­ture a été pous­sé exprès pour ame­ner le débat ? 🙂

    1. Avatar de Pierre Marijon
      Pierre Marijon

      Je trouve que tu tiens là une posi­tion un peu trop facile Léo­pold.

      Tu rédiges un article d'opinion on peut donc s'attendre a ce que tu écris dans ce billet soi ton opi­nion. Dès qu'on cri­tique l'opinion expri­mée (peut-être de manière un peu rus­tique) plus tôt que défendre cette opi­nion tu te réfu­gies der­rière la cari­ca­ture. D'autant plus que j'ai lu plu­sieurs fois ce billet de blog et j'ai du mal a y trou­ver des aspects cari­ca­tu­raux.

      Admet­tons tu as écrit ce billet pour sus­ci­ter le débat, il ne reflète pas entiè­re­ment ton opi­nion (ce que je trouve mal hon­nête) tu cherches sus­ci­té le débat. Mais pour le coup tu ne réponds à aucun des points abor­dé par Denis, donc tu débats assez peut. Alors Denis n'a pas été cor­dial mais toi non plus vue que tu a avan­cé mas­qué.

      J'ai écrit un billet en réponse a celui-ci qui sera publié la semaine pro­chaine, je peux défendre tous les points abor­dés et les défen­drais ou les renie­rais si jamais on me convainc qu'ils ne sont pas ou plus bon.

      1. Avatar de Carron leopold
        Carron leopold

        Salut Pierre !

        => "Cari­ca­tu­ral" n'est peut-être pas le mot le plus adé­quat, mais il est rai­son­nable de dire que j'ai volon­tai­re­ment uti­li­sé des mots pro­vo­ca­teurs. C'est en cela que j'estime avoir pous­sé un peu fort pour lan­cer le débat. En toute fran­chise, je ne m'attendais pas à ce que ça marche aus­si bien, et ma pre­mière réac­tion humaine a été d'être… content de voir des réac­tions. Moi qui appré­hen­dais sin­cè­re­ment la récep­tion de ce billet, j'ai réagi… en étant très sur­pris, sans prendre le temps plei­ne­ment de com­men­cer à répondre à cha­cun des avis qui sont appa­rus, mais plu­tôt en obser­vant cette vague de réac­tions.

        Concer­nant l'opinion de fond der­rière le masque, l'article reflète assez sin­cè­re­ment ce que je pense : il y a là une vraie révo­lu­tion qu'il faut sai­sir, des évo­lu­tions notables, et une envie de voir où elle va mener… mais aus­si une peur qui m'a pous­sé à me plon­ger dedans pour ne pas être lar­gué. Ain­si qu'une frus­tra­tion de voir la vitesse à laquelle les gens suivent. Peut-être une réac­tion du type "J'ai peur, mais eux ne font rien ?" sans doute.

        Pour ren­trer plus en détail sur les argu­ments de Denis, main­te­nant que c'est bon… une jour­née est pas­sée et le monde n'a pas trem­blé devant mon petit billet, repre­nons cal­me­ment :
        Je suis assez d'accord sur la par­tie illé­gale des entraî­ne­ments, en fait. Par contre, pour le rem­pla­ce­ment du tis­su éco­no­mique, mal­heu­reu­se­ment, comme toute révo­lu­tion, elle est là, c'est trop tard : des gens l'utiliseront et gagne­ront avec. On pour­rait pas­ser des heures à débattre là-des­sus, mais quelque part, pour moi, c'est un nou­vel outil, comme le feu. À nous d'avoir l’intelligence de trou­ver l'usage le plus rai­son­nable (mieux vaut faire cuire des légumes que de la poudre à canon, non ?). Les métiers changent à chaque révo­lu­tion et, en tant que data scien­tist, je me vois mal refu­ser un outil qui faci­lite mon tra­vail, à condi­tion d'avoir un regard cri­tique sur son usage et de l'employer pour des tâches simples.

        Et je suis convain­cu qu'un "bio­lo­giste de poche" (une autre cari­ca­ture, non ?) peut avoir quelques côtés pra­tiques, au moins en pre­mière inten­tion, pour réflé­chir, com­prendre, et ensuite poser de meilleures ques­tions à son col­lègue. Après tout, le bio­lo­giste aus­si va uti­li­ser des GPT pour aller plus vite dans son tra­vail et deve­nir plus expert, non ?

        À très vite sur ton article !

  5. Super article. Je rejoins ton avis Léo­pold sur l’utilisation de l’IA.
    L’IA géné­ra­tive pose certes des pro­blèmes aujourd’hui (éco­lo­giques, droits d’auteurs…) mais force est de consta­ter que tous les jours de nou­veaux outils appa­raissent uti­li­sant ces approches.
    Je serais curieux d’avoir un retour sur les des­truc­tion de l’activité éco­no­mique de ces IA. Mon point de vu est plu­tôt contraire, elles aides à amé­lio­rer la pro­duc­ti­vi­té mais jamais ne rem­pla­ce­ront pas l’humain.
    À nous en tant que scien­ti­fiques de les appré­hen­der de la meilleure des manières. Nous sommes que au début.

  6. Avatar de paulimer

    Je trouve que cet article est un peu cari­ca­tu­ral et confond deux cas très dif­fé­rents. D'une part l'usage du DL géné­ra­tif dans le cadre d'un pro­jet de recherche, de l'autre l'usage d'outils au quo­ti­dien comme copi­lot et chatgpt. Les deux n'ont rien à voir. Mettre des génomes, struc­tures, anno­ta­tions, images d'anapath.… dans des LLMs, ça existe déjà. Pas la peine de le vendre comme une limite auto-impo­sée de bio­in­for­ma­ti­ciens réfrac­taires.

    D'autre part il y a l'usage de copi­lot et ChatGPT pour se sim­pli­fier la vie, qui à mon avis est le vrai sujet de ce blog. Et les limites autour des ques­tions éthiques (ce sont des machines à pla­gia­ri­ser) et éco­lo­giques (les coûts d'inférence sont tou­jours très impor­tants) de l'usage mas­sif de ces outils, pour­tant évi­dentes, ne sont pas abor­dées ici, ce que je trouve dom­mage. Son impact sur l'apprentissage est aus­si un point impor­tant, et il faut pro­ba­ble­ment repen­ser l'enseignement main­te­nant que ce type d'outil est dis­po­nible, mais ce n'est pas un point en faveur de ces outils, à mon avis. Comme l'écrit (mieux que ChatGPT) Ted Chiang : "Using ChatGPT to com­plete assi­gn­ments is like brin­ging a fork­lift into the weight room ; you will never improve your cog­ni­tive fit­ness that way" (https://​www​.newyor​ker​.com/​c​u​l​t​u​r​e​/​t​h​e​-​w​e​e​k​e​n​d​-​e​s​s​a​y​/​w​h​y​-​a​i​-​i​s​n​t​-​g​o​i​n​g​-​t​o​-​m​a​k​e​-​art). Enfin il y a le côté social et éco­no­mique : ces outils ne sont, il me semble, pas encore uti­li­sés pour rem­pla­cer direc­te­ment des tra­vailleurs, ils sont plu­tôt uti­li­sé pour les déqua­li­fier, leur poste pas­sant d'artiste/animateur/développeur à un poste de rec­ti­fi­ca­teur d'IA.

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