Il y a quelque temps, Akira vous présentait l'EMBL en Allemagne. Place maintenant à la Suisse et à sa mythique EPFL, lieu où vous pourrez espérer décrocher un stage ou même poser vos bagages pour un contrat un peu plus long.
Histoire et géographie
Pour commencer, L'EPFL ne se situe pas tout à fait comme son nom l'indique à Lausanne même (Suisse), mais plutôt à sa périphérie. Elle bénéficie d'un magnifique cadre environnemental puisqu'on retrouve, à quelques centaines de mètres de certains de ses bâtiments, le célèbre lac Léman et qu'on peut également y admirer les Alpes au-delà de celui-ci (juste derrière la berge d'Évian, Thonon ou encore Yvoire (France)).
L'école fut fondée en 1853 et ne cessa depuis ce jour de se développer et de faire la fierté de la population suisse. Elle est reconnue mondialement et occupe la place de 17ème école la plus performante au monde (classement QS 2013/2014). De plus, l'EPFL se distingue depuis une dizaine d'année dans les Sciences du Vivant (SV).
La Recherche et la bioinformatique à l'EPFL
Ce sont plusieurs mondes qui se croisent continuellement à l'EPFL : physique, chimie, électronique, biologie, informatique, etc. On peut sans souci comparer l'école à une mini-ville. Ce sont en effet pas moins de 15 000 personnes (9500 étudiants pour environ 5000 chercheurs et 500 professeurs) qui se croisent chaque jour dans les dizaines de bâtiments constituants l'école suisse. C'est un véritable concentré de science !
À titre indicatif, pour espérer entrer dans l'école en tant que jeune bachelier français, n'espérez rien en dessous d'une moyenne au bac égale à 16/20 (et sans doute la même durant l'année de Terminale…).
Pour la partie qui concerne la bioinformatique, on se tournera vers le département SV. On y retrouve plusieurs instituts qui regroupent eux-même plusieurs laboratoires. La plupart possèdent d'ailleurs une renommée mondiale dans le monde de la Recherche. Un organigramme de toute cette organisation est visualisable ici.
En choisissant l'EPFL comme terre d'accueil, vous aurez le choix sur la thématique principale de vos projets à venir : neurosciences, bioingénierie, cancérologie ou encore infectiologie. De plus, les laboratoires suisses ont en général un budget que nous qualifierons de conséquent, ce qui amène bien souvent à la découverte de nouvelles techniques plus difficilement abordables dans d'autres pays en règle générale. Car oui, on le sait, les expériences biologiques peuvent très vite monter en terme de prix.
Les bioinformaticiens, à la frontière entre la biologie et l'informatique, sont très appréciés des divers laboratoires. Parfois en immersion d'une équipe de biologistes ou alors regroupés en plateformes de services pour subvenir aux besoins des différents groupes de Recherche de l'école.
Les projets sont également assez hétérogènes. Vous y trouverez de l'analyse de données pure et simple (R, jobs, scripting) plutôt portée sur la biologie, mais aussi du développement de gros projets informatiques (visualiseurs de génomes, applications web, LIMS) destinés aux bioinformaticiens et aux biologistes.
Le fonctionnement général étant celui de laboratoires publics, vous n'aurez pas d'objectifs financiers à atteindre.
Un voisinage intéressant
Intéressons-nous également aux autres instituts proches avec lesquels l'EPFL collabore.
D'un point de vue géographique, les plus proches sont :
- l'Université de Lausanne (UNIL) qui dispose d'un panel de recherche tout aussi intéressant que l'EPFL. Son budget est un petit peu plus restreint (restant quand même bien au-dessus de la plupart des universités françaises par exemple). Ce n'est pas rare qu'un laboratoire de l'EPFL et qu'un laboratoire de l'UNIL collaborent lors de projets communs, allant même parfois se partager les collaborateurs et leurs salaires. Les deux instances ne sont séparées que par une route, il est donc aisé et rapide de se déplacer de l'une à l'autre.
- Vital-IT qui est la plateforme de service (bio)informatique de l'EPFL et de l'UNIL. Le groupe, dirigé par Ioannis Xenarios, collabore avec les deux institutions et est présent dans quasiment tous les projets touchants de près ou de loin à la bioinformatique.
- le Parc Scientifique de l'Innovation qui regroupe essentiellement des partenaires privés. Il y a les grosses boites comme Nestlé, Logitech ou encore Peugeot SA ; mais aussi des plus petites à qui on donne une chance de grandir et de passer le cap de la start-up (ex : Genohm, Sophia Genetics, Biocartis, etc). Le parc regroupe actuellement plus de 240 entreprises dont 120 startups. L'une des conditions pour pouvoir s'y implanter est de collaborer avec l'EPFL et d'avoir un ou plusieurs projets en commun donc. Une belle opportunité pour mettre un pied dans une entreprise qui pourrait vous intéresser.
Puis l'EPFL est également souvent amenée à collaborer avec ses voisins suisses d'un peu plus loin comme :
- l'Université de Genève (UNIGE) qui reste à 45min de trajet et qui accueille finalement le Humain Brain Project
- l'Université de Berne (UNIBE) qui est également à moins d'une heure
- l'Université de Zurich (UZH), un peu plus loin que les deux premières
De plus, si vous êtes amené à devenir bioinformaticien en Suisse, vous devriez également rejoindre le très prisé Institut Suisse de Bioinformatique (SIB). C'est quelque chose de très appréciable rien qu'en terme de réseau par exemple, vous allez rencontrer des gens… comme vous !
Si vous n'êtes pas encore tenté, je vous laisse visionner la vidéo de présentation de l'EPFL ci-dessous.
Je remercie mes relecteurs waqueteu, Max et Guillaume pour leur travail de relecture sans failles.
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